Le compagnon est tout à la fois gourmet,
aveugle et chercheur
Accompagner ! La belle affaire : Tout le monde en parle mais De quoi s’agit-il ?
Le compagnon est tout à la fois gourmet, aveugle et chercheur
Le Compagnon est gourmet
Étymologiquement, le compagnon (com-pagnon) est celui « qui mange le pain avec ». D’où qu’il vienne, qu’il soit frais ou rassis, goûteux ou sans saveur, sec ou encore chaud, …
Se faire compagnon, c’est accepter de recevoir d’un autre avec humilité et discrétion le pain qu’il lui partage :
Et c’est aussi un peu de son histoire, une « tranche » de sa vie qu’il partage.
Se faire Compagnon, veut dire ne rien vouloir posséder de l’autre, ne rien attendre d’autre que ce qui est donné.
Lorsqu’il arrive d’être trop intrusif pour comprendre pour conseiller ou pour aider, c’est comme s’il exigeait de l’autre une certaine qualité de son pain … et alors on s’égare, on s’écarte ou on est écarté, au lieu de se faire proche.
Le Compagnon est aveugle
Le compagnon « met ses pas dans ceux de celui avec qui il marche », sans savoir ni voir où il va, que le sol soit stable, dur ou glissant, sec, humide ou boueux. Il est comme l’aveugle, qui met sa main sur l’épaule de celui qu’il accompagne. Il met ses autres sens en éveil pour comprendre son environnement : écouter, humer, toucher, décrypter l’intonation d’une voix, le rythme d’une respiration, … : entendre l’indicible.
S’il parle c’est pour questionner, pour éveiller à autre chose d’invisible : ce n’est pas lui qui donne la direction mais paradoxalement c’est lui qui, les pieds dans le présent, permet d’ouvrir un avenir et l’éclairer. Le compagnon qui avance en aveugle le fait avec prudence sans certitude et sans esprit de conquête : sa posture tâtonnante est peu confortable et pourtant elle est ajustée pour laisser toute la place à celui à qui il veut parler pour se dire, discerner, et avancer, sinon il devint « conseiller ou consultant.
Le Compagnon est chercheur en humanité
Le compagnon n’est pas un sachant mais un chercheur. Il cherche à rejoindre les personnes qu’il accompagne, au fondement tout ce qui nous fait humain : penser et agir en conscience à partir de sa culture et ses valeurs, ressentir des émotions, appartenir à des groupes sociaux et respecter leurs règles, … : ce socle commun d’humanité à tous les êtres humains, s’exprime de manière unique et singulière pour chacun. En se reconnaissant si semblable et si différent à la fois, un compagnonnage en égalité devient possible. Il n’est plus nécessaire de tout connaître d’une personne et de la comprendre totalement : il s’agit de la rejoindre à ce niveau d’humanité pour parcourir avec elle un bout de son chemin pour lui redonner de l’élan et la remettre en marche. Cet élan ne vient pas du compagnon mais d’abord de l’expérience au cours du chemin parcouru ensemble
Être compagnon, c’est se déposséder de son savoir pour entrer dans l’expérience de l’autre qui est première pour qu’il puisse avancer. Et le compagnon en ressort à chaque fois enrichi de ce qu’il a reçu ou du chemin qu’il a parcouru.
Partager l'article
Souscrivez à notre lettre d'information
Recevez nos actualités innovantes
Pour en savoir +

Le silence
Le silence La compétence première de celui ou de celle qui écoute est d’abord de savoir-faire ilence en soi. Il s’agit d’être suffisamment disponible pour accueillir

Le compagnon est tout à la fois gourmet, aveugle et chercheur
Le compagnon est tout à la fois gourmet, aveugle et chercheur Accompagner ! La belle affaire : Tout le monde en parle mais De quoi s’agit-il