Lorsqu’on parle de « bien-être au travail » de quoi parle-t-on ?

On pourrait aisément associer le bien-être à quelque chose d’agréable : les offres de bien-être sur le marché renvoient généralement à des propositions de plaisir et de bien-être physique. Or en parlant de bien-être au travail, il ne s’agirait pas de s’opposer à la mission même de l’entreprise de travailler, perçu par certains comme quelque chose de laborieux et contraignant.
Le bien-être renvoie à des expériences très différentes d’un individu à l’autre. Notre objectif est ici de donner quelques points de repères et en particulier de définir 4 espaces de bien-être distincts et complémentaires qui renvoient à des expériences de vie d’ordre différent.

Le 1er espace est celui de la production liée au travail, c’est à dire dans lequel le bien-être vient du fait de travailler dans des conditions adaptées à la personne, qui s’appuie sur ses compétences. C’est un espace de coopération où il est possible d’être créatif. Cet espace de production nécessite la mise en place d’un cadre spécifique qui permette aux individus de mener à bien la mission qui leur est confiée par l’entreprise : C’est la manière dont les managers vont permettre aux personnes de prendre des responsabilités, de développer leurs compétences, de donner des moyens adaptés pour réaliser leur travail qui va favoriser le bien-être dans un espace de travail.

Le 2e espace, d’un autre ordre, est celui de la Convivialité, dans lequel le bien-être vient de la possibilité de créer et d’entretenir des relations dans des temps conviviaux et de détente. Il n’y pas d’objectif de résultat, uniquement de pouvoir créer ou renforcer des liens sociaux. Ces temps-là sont dissociés des temps de travail ; ces deux espaces peuvent se compléter mais ne se recouvrent pas.

Le 3e est un espace de protection, le bien-être vient de ce que la personne se sent parfaitement protégé, physiquement, relationnellement, sans risque d’être atteint dans son identité. Ce sont des espaces dans lesquels les individus sont prioritaires par rapport aux intérêts de l’entreprise. Cela ne veut pas dire que l’entreprise va durablement proposer un espace de protection aux personnes mais qu’elle est capable de le mettre en place si cela est nécessaire

Le 4ème espace de bien-être est un lieu où il est possible de préserver voire de défendre des intérêts personnels privés, c’est-à-dire où, dans certaines situations, l’entreprise accepte que les intérêts des personnes soient prioritaires par rapport à ceux de l’entreprise : importance accordée à la souplesse des horaires, à la qualité d’une mutuelle ou tout autre condition matérielle.

La recherche de bien-être peut donc se trouver dans l’un de ces 4 espaces qui sont disjoints et que nous avons découverts.
Pour, synthétiser, les individus ne cherchent pas le bien-être au travail dans le même espace. Certains seront plus sensibles à la « recherche de bien être » dans un travail motivant où leurs compétences seront prises en considération, d’autres dans un espace de convivialité où les relations avec les collègues, et les managers seront bonnes, d’autres encore chercheront du bien-être dans un lieu de sécurité pour eux-mêmes et enfin certains se sentiront bien dans une entreprise où la prise en compte de leur intérêt personnel est effective.

En conclusion, une entreprise va pouvoir favoriser le bien-être au travail si elle sait repérer ce qui est à l’origine du bien-être de ses salariés, et dans quel espace ils le trouvent, pour ainsi le favoriser. Il ne s’agit pas de rechercher le bien-être pour le bien-être. Pour qu’une entreprise favorise le bien-être, il faudra que ses dirigeant aient cette agilité, de passer d’un espace à l’autre en fonction de chaque situation spécifique qui tient compte à la fois des personnes, des enjeux la production pour l’entreprise, de l’environnement.